Numéro 2 : Décembre 2020-Février 2021

Couverture par Morgane Somville

AU SOMMAIRE :

Schneider Saumur : cas d’école de la destruction de notre industrie
La rentrée 2020 a été marquée en France par une vague de plans sociaux. Parmi eux, celui de l’usine Schneider Electric à Saumur. Pourtant, la fermeture de ce site n’a rien à voir avec la crise sanitaire. L’entreprise est l’une des plus riches de France et sa santé financière est au beau fixe, offrant toujours plus d’argent à ses actionnaires au détriment de ses 74 employés du Maine-et-Loire qui risquent de se retrouver demain sur le carreau.

Le blues des jeunes infirmières
Le mal-être du personnel soignant est bien antérieur à la crise du Covid. Pourtant, le métier d’infirmier attire encore du monde : ils sont chaque année plus de 25 000 nouveaux diplômés en France. Une fois sur le marché du travail, la situation est-elle aussi éprouvante qu’on le décrit ? Pour le savoir, nous avons retrouvé après leur journée de boulot cinq jeunes infirmières. Elles ont la vingtaine, travaillent à Angers et ont déjà accumulé durant leurs quatre à six ans d’exercice pas mal d’expériences.

Service civique : on exploite bien les jeunes
L’an passé, 800 jeunes ont réalisé un service civique dans le Maine-et-Loire. Le dispositif, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, propose aux 16-25 ans de réaliser des missions dans des associations et de plus en plus dans des services publics, moyennant une indemnité de 580 euros par mois. Si un service civique ne doit pas se substituer à un emploi, dans la pratique, la frontière est souvent floue. S’agirait-il de travail déguisé sous-payé et ce, au nom de la cohésion nationale ? « C’est toujours mieux que rien », répondront des jeunes interrogés, alors que le taux de chômage dans leur catégorie d’âge s’élève à 25%

On a retrouvé le gilet jaune d’Espace Anjou
L’affaire avait fait la une de l’actualité. Au tout début du mouvement des gilets jaunes, à Angers, Laurent, 47 ans, avait menacé de se faire sauter au centre commercial Espace Anjou. Désespéré, le militant entendait dénoncer l’usage par la police de grenades explosives. On l’a retrouvé deux ans plus tard, à sa sortie de détention. Récit d’une soirée qui a dégénéré.

Derrière les fournils
Les boulangeries restent le commerce de proximité par excellence : on en compte environ 400 dans le Maine-et-Loire. Et si l’on en consomme nettement moins qu’au début du XX ème siècle (moins de 100 grammes par jour en moyenne), le pain reste un élément majeur de nos tables et de notre culture. Mais alors qu’il est lui aussi soumis à la concurrence, aux techniques industrielles ou de marketing, notre pain serait-il devenu un produit comme un autre ?

Le pain des paysans
On les appelle les paysans boulangers. À la fois agriculteurs, meuniers et boulangers, ils réalisent tout sur leur ferme, du grain au pain. S’ils restent avant tout des cultivateurs, leur modèle questionne les modes de production traditionnels. Au Gaec Pachamama dans le village de Dénezé-sous-Doué, on fait son pain, en bio, depuis déjà treize ans.

100% fibre en Anjou : le monde merveilleux de la sous-traitance en cascade
Depuis deux ans, le Département s’est lancé dans le déploiement de l’Internet à très haut débit dans les zones rurales, avec l’objectif de dynamiser l’emploi local. Pourtant, les travailleurs portugais affluent en Maine-et-Loire.

Il fait si bon vivre à Angers
Angers est une ville « où il fait bon vivre » : le journal L’Express place régulièrement la préfecture du Maine-et-Loire en tête de son classement des communes françaises les plus attractives. Ravis, les élus locaux relaient en boucle l’information, fanfaronnant sur les réseaux sociaux autant que dans les brochures institutionnelles. La Topette a décidé d’éplucher les trois derniers classements réalisés par l’hebdomadaire, à la méthodologie douteuse et aux critères très subjectifs.

L’épicier
À Aviré, le bar-tabac menaçait de fermer. C’était l’unique commerce de ce petit village près de Segré. L’histoire aurait pu ressembler à celle de nombreuses communes rurales du département qui ne comptent plus une seule échoppe. Mais le trentenaire Romaric Robert afait le pari de reprendre l’établissement. Depuis janvier 2020, La Virée a su donner un nouveau souffle à la vie locale.